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Qu’est-ce que Monogatari ? Présentation de cette saga culte de l’animation japonaise
La saga Monogatari est une série de light novels écrite par Nisio Isin et illustrée par le taïwanais Vofan. Débutée en 2006, elle comprend à ce jour 28 volumes répartis en plusieurs « saisons ». Cette oeuvre unique mêle romance, surnaturel, mystère et comédie dans une ambiance singulière et déjantée.
L’histoire suit le lycéen Koyomi Araragi, un ancien vampire qui aide des jeunes filles aux prises avec des phénomènes paranormaux et des apparitions. On y croise des personnages hauts en couleur comme la tsundere Hitagi Senjôgahara, l’énigmatique Shinobu Oshino, les soeurs bagarreuses de Koyomi et bien d’autres.
Depuis 2009, le studio Shaft a adapté Monogatari en une série d’animes, réputée pour sa réalisation unique et inventive. Décors minimalistes, plans audacieux, dialogues à rallonge, la patte visuelle de Shaft et du réalisateur Akiyuki Shinbo apporte une identité forte à la série. Certains arcs sont aussi adaptés en films d’animations, les Kizumonogatari.
Les deux ordres possibles pour regarder Monogatari
Monogatari est réputée pour sa narration non chronologique alternant entre passé, présent et futur. Les différents arcs se déroulent à des périodes variées de la vie de Koyomi Araragi.
Il existe donc deux façons de visionner la saga :
- L’ordre de publication des romans, qui correspond à la vision voulue initialement par l’auteur Nisio Isin
- L’ordre de sortie des animes, qui est celui conseillé pour les néophytes car correspondant au choix du studio Shaft
L’ordre de sortie des animes Monogatari : la méthode recommandée
Même si l’histoire n’est pas racontée chronologiquement, l’ordre de diffusion choisi par Shaft permet une bonne compréhension et appréciation de l’intrigue et des personnages. Voici le cheminement à suivre :
- Bakemonogatari (2009) – 15 épisodes. L’introduction à l’univers via 5 arcs narratifs centrés sur différentes héroïnes.
- Nisemonogatari (2012) – 11 épisodes. Développe la relation entre Koyomi et ses deux soeurs.
- Nekomonogatari Noir (2012) – 4 épisodes. Préquelle centrée sur le personnage de Tsubasa Hanekawa.
- Monogatari Seconde Saison (2013) – 23 épisodes + 3 récapitulatifs. Arcs approfondissant le passé et les liens entre les personnages.
- Hanamonogatari (2014) – 5 épisodes. Arc se déroulant après la fin du lycée de Koyomi.
- Tsukimonogatari (2014) – 4 épisodes. Koyomi se prépare aux examens d’entrée à l’université.
- Owarimonogatari (2015) – 12 épisodes. Arcs centrés sur le début de la dernière année de lycée de Koyomi.
- Koyomimonogatari (2016) – 12 épisodes courts. Série d’anecdotes se déroulant tout au long de l’histoire.
- Kizumonogatari (2016-2017) – Trilogie de films. Relate la rencontre entre Koyomi et Shinobu Oshino, avant les événements de Bakemonogatari.
- Owarimonogatari Saison 2 (2017) – 7 épisodes. Conclusion de l’année de terminale de Koyomi.
- Zoku Owarimonogatari (2018) – 6 épisodes. Épilogue de la série se déroulant juste avant l’entrée de Koyomi à l’université.
Les films Kizumonogatari peuvent être vus après Bakemonogatari ou à leur place de sortie. Ils apportent de précieux éléments de compréhensions sur certains protagonistes et événements évoqués tout au long de la série.
L’ordre chronologique des événements dans l’histoire
Voici, à titre indicatif, la chronologie de l’histoire de Monogatari du point de vue de Koyomi Araragi :
- Kizumonogatari – Rencontre avec Kiss-Shot, origine des pouvoirs de vampire
- Nekomonogatari Noir – Début de la malédiction de Tsubasa, 2 mois après Kizu
- Bakemonogatari – Koyomi en 2ème année de lycée, rencontre les différentes héroïnes
- Nisemonogatari – Vacances d’été avant la 3ème année de lycée
- Kabukimonogatari (Mayoi Jiangshi) – Début des vacances d’été de terminale
- Onimonogatari (Shinobu Time) – Suite directe de l’arc précédent
- Owarimonogatari Saison 2 (épisodes 1 et 2) – Toujours pendant ces mêmes vacances d’été
- Nekomonogatari Blanc – Fin des vacances, juste avant la rentrée en terminale
- Owarimonogatari Saison 1 – Début de la 3ème année de lycée de Koyomi
- Otorimonogatari – Événements d’Halloween pendant la 3ème année
- Koimonogatari – Mois de janvier de l’année de terminale
- Tsukimonogatari – Mois de février avant les examens d’entrée à l’université
- Koyomimonogatari – Courts récits éparpillés tout au long de l’année de terminale
- Owarimonogatari Saison 2 (épisodes 3 à 7) – Conclusion en mars de la 3ème année
- Zoku Owarimonogatari – 3 semaines après la remise des diplômes
- Hanamonogatari – 6 mois après l’entrée de Koyomi à l’université
Cette chronologie permet de replacer les événements mais n’est pas du tout recommandée pour un premier visionnage. Elle gâcherait la construction narrative voulue par l’auteur ainsi que de nombreuses révélations.
Pourquoi il est préférable de suivre l’ordre de parution des animes
L’ordre de diffusion choisi par Shaft, bien que non chronologique, permet de préserver l’effet de surprise et de mystère savamment instillé par la structure du récit. Les analepses et prolepses dévoilent petit à petit des éléments du passé des personnages et les conséquences futures de leurs actes.
De plus, regarder les arcs dans l’ordre prévu permet de mieux apprécier l’évolution des protagonistes et de leurs relations au fil de l’histoire. Chaque épreuve, chaque rencontre fait écho à des événements ultérieurs et les éclaire sous un jour nouveau.
Certains détails dissimulés, clins d’oeil ou foreshadowing prennent tout leur sens quand on suit l’ordre de parution, alors qu’ils seraient incompréhensibles ou sans impact dans l’ordre chronologique.
Enfin, les différences de tons entre les saisons, alternant entre comédie débridée et drame psychologique, sont savamment dosées par l’agencement des arcs, qui maintient un équilibre pour le spectateur. Briser cet ordre nuirait à ce rythme particulier si caractéristique de l’oeuvre.
Où regarder légalement les animes de la saga Monogatari ?
En France, la plupart des animes Monogatari sont licenciés par Wakanim et disponibles sur sa plateforme de streaming légal, à l’exception de Bakemonogatari.
Crunchyroll dispose pour sa part des droits mondiaux de diffusion hors Asie.
La trilogie de films Kizumonogatari est quant à elle éditée en Blu-Ray par Dynit en Allemagne et All The Anime au Royaume-Uni, sous-titrés en anglais.
Les animes sont proposés en VOSTFR sur ces services de streaming, seuls Bakemonogatari et Nisemonogatari ont été doublés en français par Dybex pour l’édition DVD et Blu-ray.
Monogatari, une œuvre unique qui mélange mystère, action, humour et émotion
Véritable ovni de l’animation japonaise, la saga Monogatari sait mélanger avec brio une intrigue captivante, des personnages fascinants et attachants, des dialogues d’une rare profondeur et un humour déjanté.
L’écriture ciselée de Nisio Isin, entre jeux de mots, réflexions métaphysiques et blagues potaches, se double d’un symbolisme omniprésent lié aux mythes et au folklore japonais. Chaque « monstre de la semaine » auquel est confronté Koyomi s’avère être la manifestation des troubles psychologiques et des secrets des héroïnes.
La relation entre Koyomi et son « maître » vampirique Shinobu est au coeur de l’intrigue et son évolution est passionnante à suivre. Tout comme les interactions et les sentiments qui se développent entre Koyomi et les différentes jeunes filles de son entourage. De l’amour à sens unique à la relation à distance, en passant par la friendzone, tous les stades sont explorés.
Sous ses aspects burlesques, Monogatari aborde des thèmes matures et profonds comme le poids des non-dits familiaux, l’importance des mots, le pardon, la rédemption. La psychologie des personnages est fouillée, avec de longues discussions introspectives rendues prenantes par la mise en scène inventive de Shaft.
Des scènes d’action époustouflantes parsèment également la série, avec des combats au sabre dantesques sur des chansons pop entrainantes. L’humour omniprésent, souvent basé sur des running gags, des répliques absurdes et un fort second degré, agrémente des épisodes par ailleurs très bavards.
Le parti-pris esthétique radicalement différent contribue au charme de la série. Décors épurés réduits à des aplats de couleurs pastel, écrans divisés, plans géométriques, cartons aux couleurs criardes, tout est bon pour dynamiser ces longs dialogues qui rythment le récit.
Le studio va jusqu’à changer de style graphique en fonction du personnage mis en avant : plus kawaii et coloré pour Nadeko, ombres inquiétantes pour Shinobu, plus de plans larges contemplatifs pour Tsubasa… Une vraie signature artistique, portée par des musiques accrocheuses et symboliques qui collent à l’ambiance si particulière.
On ne sort pas indemne de cette expérience de visionnage hors du commun qu’est Monogatari. Certains rebuteront devant l’avalanche de dialogues et les situations parfois perverses et dérangeantes. Mais pour peu qu’on accroche à son univers envoutant, on est happé par un récit d’une rare complexité qui se déploie de saison en saison et ne cesse de surprendre.
Un coup de cœur absolu et inclassable, qui prouve que l’animation est un médium capable du meilleur quand elle ose sortir des sentiers battus. Si vous voulez découvrir une œuvre exigeante, moderne et follement créative, plongez sans hésiter dans la saga Monogatari, en suivant de préférence l’ordre de parution des animes. Une expérience inoubliable !